Critique – Le Chant de la Mer

Nous vous présentons le retour de la critique du film Le Chant de la Mer sur Mordudejeux.com qui parut initialement en 2016 sur une précédente version du site.

Après deux critiques de films du studio Ghibli, prenons un petit virage en Europe où les films d’animation en 2D ont encore la cote. Le Chant de la Mer ou Song of the Sea est un film réalisé principalement en Irlande par Tom Moore du studio Cartoon Saloon à qui l’on doit Brendan et le Secret de Kells.

Le film débute avec une petite famille vivant près de la mer. Ben, un jeune garçon de 5 ou 6 ans plein de vie et d’entrain cohabite avec sa mère et son père en parfaite harmonie. Ils attendent tous l’arrivée de Maina que la mère de Ben porte encore dans son ventre. Cependant, dans les minutes précédant son accouchement, la mère se rue à l’extérieur de sa demeure pour disparaître dans la mer. Le père étant dans tous ces états accourut vers sa femme, mais ne ressortit de l’eau qu’avec sa fille nouvellement née. Quelques années après ces événements, Maina trouva dans un coffre un costume lui permettant de se transformer en phoque lorsque celle-ci se retrouve dans l’eau. Étant en visite à ce moment-là, la grand-mère de Ben et Maina trouva cette dernière échouée sur la plage près de la maison. C’en était trop pour elle et pour le bien de son fil et de ces petits-enfants, elle les conduira en ville où elle réside. Dès leurs arrivées, les enfants s’empressèrent de fuir des « griffes » de leur grand-mère pour retourner à leur maison près de la mer. C’est alors que s’ensuit une aventure où le courage, la détermination et la force d’un frère et de sa petite sœur seront mis à rude épreuve.

L’histoire de Chant de la Mer est un peu simpliste, mais dans ce cas-ci, le voyage qui est plus important que la destination. Pendant leur périple, Maina et Ben vont rencontrer divers personnages et créatures fantastiques hauts en couleur inspirés du folklore irlandais. Ce que j’ai apprécié de ce film est comme je ne connaissais aucunement les légendes irlandaises, une bonne partie du film était inédit pour moi. Cela créait souvent plusieurs surprises face à ce qui se déroulait à l’écran. Les personnages principaux, c’est-à-dire Maina et Ben, sont plutôt sympathiques même si Ben n’est pas le personnage le plus agréable à l’égard de son entourage au début du film. Quant à Maina, elle est assez timide et réservée, elle ne parle presque pas de l’ensemble du récit. Je ne peux pas en dire davantage sans dévoiler certains éléments importants du film. Un petit point négatif que je pourrais noter du film est la présence effacée des personnages secondaires. Ce que je veux dire par là est que tous les personnages secondaires sont présents seulement quelques minutes et de façon très isolée dans le film. À l’exception du père et de la grand-mère des deux héros que nous pouvons entrevoir à divers moments, les autres protagonistes sont unidimensionnels c’est-à-dire qu’ils manquent de profondeurs dans leurs personnalités. J’aurais bien aimé une plus grande présentation de ces personnages qui sont pour le moins intrigant.

L’animation est de très bonne facture et l’ensemble est fluide surtout en ce qui concerne les protagonistes du film. Ils possèdent un design très simple, mais efficace. Les animateurs n’ont pas eu besoin d’exagérer les traits des visages pour faire transparaître les émotions ressenties par les personnages. Par la suite, il y a un choix particulier dans la présentation des décors. Ceux-ci sont plats comme s’il n’y avait pas ou très peu de perspective. À plusieurs reprises durant le visionnement de Chant de la mer, j’ai remarqué que les arrière-plans étaient souvent ronds ou de forme circulaire. Cela donne un effet et un charme particulier au film. Très peu d’animation 3D est présente dans le long-métrage. Un peu comme dans Princesse Mononoke, seuls certains éléments un été produisent en trois dimensions (je peux penser aux voitures dans la ville de la grand-mère). Plus j’y pense et plus je considère que nous sommes réellement dans une renaissance de l’animation en 2D.

Le dernier point qui nous reste à aborder est la musique qui est d’ailleurs basée sur des mélodies nordiques. Les morceaux sont souvent accompagnés d’un violon et d’une harpe. Il y a une magie et du mystère qui s’émanent de chaque morceau comme si l’on volait sur un nuage en direction d’un autre monde. La chanson thème est par contre reprise assez souvent durant le film ce qui est à la longue redondant (mais ça, c’est juste moi qui cherche des poux).

Le Chant de la Mer est un beau petit film à écouter en famille. Les personnages principaux, la sublime animation et la très bonne bande sonore sont tout ce que vous avez besoin d’entendre pour aller voir ce film. Je recommande son visionnement à ceux voulant un film d’animation un tant soit peu différent de ces congénères américains. Une location pourra faire l’affaire à la plupart d’entre vous. Je recommande par contre l’achat juste pour encourager des longs-métrages d’animation sortant des sentiers battus. Le film est disponible en combo Blu-Ray/DVD et DVD seulement un peu partout.

Leave a Reply